Alors qu’au
lot des naufragés de la République, viennent s’ajouter tragiquement nos frères
et sœurs sinistrés et désemparés, suite à la défaillance généralisée du
gouvernement en matière de protection civile, face à la série d’incendies
criminels que connaît le Togo, le pouvoir de Faure GNASSINGBE s’illustre une
fois de plus par son pathétique cynisme politique.
Avec la mise en œuvre à la hussarde d’une procédure
par l’Assemblée nationale ce mercredi 16 janvier 2012, autorisant
d’une manière
irrégulière des poursuites à l’encontre de M. Agbéyomé KODJO, Président
national de OBUTS et ancien Président de l’Assemblée nationale, on assiste de
façon évidente à une purge de l’opposition, à travers une malhabile stratégie
de la terre brûlée cousue de fil blanc.
En effet, en
lieu et place d’une enquête indépendante soucieuse du respect des lois et
règlements, on assiste à la mise en branle d’un scénario politique des plus
cyniques. L’exploitation politique funeste de ces événements tragiques couplée
à l’annonce ce jour, du calendrier électoral, indique à suffisance le degré de
déclin moral du pouvoir de Faure GNASSINGBE.
Tout indique
que le pouvoir exécute cyniquement un agenda caché. Car au moment où la Nation
est confrontée à l’un de ses pires sinistres de l’histoire, Faure GNASSINGBE
est préoccupé par la perpétuation de son règne de fer, de feu et de sang.
Pour que les
Togolaises et les Togolais se fassent une idée des desseins sombres et
machiavéliques du régime de l’odieux dévastateur de la République, le Conseil
Supérieur de Résistance de OBUTS (CSR-OBUTS) tient à faire les observations
suivantes après la rocambolesque et irrégulière levée de l’immunité
d’Agbéyomé KODJO, suivie de son arrestation illégale ce jour-même.
Sur la
procédure issue de l’art 79 du chapitre 15 du
règlement
intérieur de l’Assemblée nationale
Conformément
aux dispositions de l’article 79 de règlement intérieur de l’Assemblée
nationale :
1- La
demande de levée de l'immunité parlementaire est adressée par l'autorité
judiciaire au président de l'Assemblée nationale.
2- Toute
demande de levée de l'immunité est instruite par une commission spéciale
composée de:
3- un membre
du bureau de l'Assemblée nationale, président ou, à défaut, un rapporteur de la
commission des Droits de l'Homme, rapporteur ; le président ou, à défaut, un
rapporteur de la commission des lois Constitutionnelles et de la législation de
l'administration générale ; un représentant de chaque groupe parlementaire.
4- La
commission spéciale entend le député dont la levée de l'immunité parlementaire
est demandée ou l'un de ses collègues qu'il aura désigné pour le représenter.
5- Le
rapport de la commission spéciale est transmis à la conférence des présidents
en vue de l'inscription du dossier à l'ordre du jour de la plus prochaine
séance de l'Assemblée nationale, suivant la procédure de traitement des
questions urgentes.
6- La
décision relative à la levée de l'immunité parlementaire est prise par
l'Assemblée nationale, en séance plénière au cours de laquelle, il n'est donné
lecture que des conclusions du rapport de la commission spéciale.
7- La
décision d'accorder la levée de l'immunité parlementaire est adoptée au scrutin
secret, sous la forme d'une résolution, par la majorité absolue des députés composant
l'Assemblée nationale.
Cette
décision ne s'applique qu'aux seules infractions pour lesquelles la levée de
l'immunité parlementaire a été demandée.
8 - En cas
de rejet, aucune autre demande relative aux mêmes faits et à la même personne
n'est recevable au cours de la même session.
En l’espèce,
les députés ont été convoqués sans ordre du jour, et le projet leur a été
confié illico pour étude et adoption au mépris de la procédure telle que
ci-haut décrite.
Il est donc
clair que la procédure a été escamotée et l’Assemblée nationale composée de
députés godillots a encore une fois de plus défié le bon sens en se pliant aux
ordres du pouvoir exécutif au mépris de la séparation des pouvoirs.
Sur le fond
L’article 10
de la loi organique N°2007-014 du 19 juin 2007 déterminant le statut des
Anciens présidents de l’Assemblée nationale dispose : « Aucun
ancien Président de l’Assemblée nationale ne peut être poursuivi ou arrêté en
raison des faits délictuels par lui commis qu’avec l’autorisation de
l’Assemblée nationale obtenue après une délibération spéciale votée à la
majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale ».
Sur le
fondement de cet article, l’immunité d’Agbéyomé KODJO ne peut être
levée avant que ne lui soient signifiés les faits délictuels qu’on lui
reproche !
On voit bien
que les institutions de la République marchent sur la tête et perdent toute
crédibilité.
Au regard de
cet énième bafouement du sacro-saint principe de la présomption d’innocence,
des règles de procédures pénales, des droits humains de même que
l’instrumentalisation des institutions de la République, le Conseil Supérieur
de Résistance de OBUTS (CSR-OBUTS) met en garde le pouvoir autiste et décadent
de Faure GNASSINGBE contre les risques de troubles majeurs qu’il fait courir aux
paisibles citoyens qui n’aspirent qu’à la paix, la justice, le bien-être et la
prospérité partagée pour tous. Il estime qu’un pas de plus et certainement de
trop a été franchi dans le règne de l’arbitraire et somme le pouvoir de Faure
GNASSINGBE de libérer immédiatement et sans condition AGBEYOME KODJO, Gérard
ADJA ainsi que toutes celles et tous ceux qui sont interpellés abusivement dans
le cadre de l’enquête judiciaire ouverte suite aux incendies et par extension
lors des manifestations des « Derniers tours de Jéricho » des 10,
11,12 janvier 2013.
CSR-OBUTS
rappelle au Collectif Sauvons le Togo (CST) qu’après la Vision qui a inspiré
les « Derniers tours de Jéricho », il est venu le moment de l’Action
de la Résistance citoyenne. Car vision et action restent les deux versants de
l’engagement. Ceci vaut pour la Résistance citoyenne après le serment au pied
du Monument de l’Indépendance le 27 avril 2012.
CSR-OBUTS
rappelle à toutes les filles et à tous les fils du Togo tout entier que face à
la grave crise de confiance et d’avenir que connaît notre pays, la nature est
en train de reprendre ses droits, et que les Gardiens de la Terre de nos Aïeux
sont activement à l’œuvre sous l’impulsion de Dieu pour éradiquer le mal
togolais de la façon la plus efficace en balayant la dictature néocolonialiste
et ses génuflecteurs coupables cinquante ans durant de crimes de tout genre.
CSR-OBUTS
invite par conséquent le CST, la Coalition Arc-En-Ciel, la société civile et
tous les partisans des forces de l’alternance et du progrès de même que ceux
des droits humains à se mettre en mouvement sous quelque forme que ce soit pour
nettoyer la Terre de nos Aïeux de la dictature néocolonialiste.
VAINQUONS OU
MOURRONS MAIS DANS LA DIGNITE !
CONSEIL
SUPERIEUR DE RESISTANCE DE OBUTS (CSR-OBUTS)
Dr Edem Atsou Kwasi
Président
Sylvestre APEDO
Politologue, Juriste
Conseiller Stratégique et Diplomatique
Président
Sylvestre APEDO
Politologue, Juriste
Conseiller Stratégique et Diplomatique
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