Lire l’intégralité du discours ici : https://drive.google.com/file/d/0B9V7A1NDcG7rVm56UFFyclZ1ODQ/edit?usp=sharing
Hommage aux troupes
togolaises qui sont sur les fronts au Mali, en Côte d’Ivoire, au Soudan
etc, et promesse d’agir avec des "actes concrets" dans le domaine de
la sécurité et de la défense durant l’année 2014.
Voilà
en quoi se résume réellement le message présenté mardi 31 décembre par Faure
Gnassingbé au peuple togolais.
Au
passage, il a aussi dit que
l’expérience du passage du Togo au conseil de
sécurité des nations-unies a enrichi notre pays et l’a permis de retrouver sa
crédibilité au plan international.
Voilà
pourquoi Faure Gnassingbé a invité les travailleurs togolais à éviter de
remettre en cause cette crédibilité par des revendications corporatistes mêmes
s’il les reconnait urgentes et pressantes.
Il
affirme que les efforts que le pays a consentis durant ces dernières années ont
commencé à donner leurs fruits sur le plan économique et donc que notre
économie se porte de plus en plus mieux et qu’il faudrait œuvrer pour
consolider ces acquis.
Il
a insisté sur la nécessité pour le Togo de préserver la paix quoi qu’il arrive.
Bien sûr il s’est inspiré de ce qui se passe dans les autres pays de la
sous-région où les gens s’entredéchirent à longueur de journée.
En
ce qui concerne les élections locales et la décentralisation, le fils d’Eyadema
jure qu’elles constituent une priorité et c’est donc pour cela qu’il a fait
initier des concertations avec les acteurs politiques et la société civile.
Mais
au même moment il estime que l’on doit évoluer dans ce projet avec prudence,
bref il veut dire que tant que tous les paramètres ne sont pas réunis, il ne
serait pas en mesure de les organiser.
Sans
doute qu’il a réussi à oublier que le Mali, pays déchiré par la guerre et des
rébellions djihadistes, a organisé deux élections en moins de trois mois.
Il
aussi oublié que les ambassadeurs accrédités au Togo lui avaient déjà dit lors
de la dernière cérémonie de présentation de voeux de nouvel an, qu’il avait
tout pour réussir et que les difficultés que l’on rencontre ailleurs ne se
trouvent ici.
C’est
dommage et très dommage que le Chef de l’Etat ne se soit pas gêné à donner
un calendrier ou une période au cours de laquelle ces élections pourraient être
organisées, comme il n’a pas pu non plus tirer une substance des concertations
que son ministre de l’administration a eues avec les partenaires politiques et
de la société civile.
A
voir de près donc, le pouvoir ne veut en réalité pas organiser ces
élections et il ne le fera pas. Il se contentera de se cacher derrière
« des difficultés pratiques », des mésententes avec les autres
acteurs pour errer tout au long de l’année.
Pour
revenir un peu sur la crédibilité dont venait de parler l’héritier d’Eyadema,
les togolais se demandent de quoi il parle réellement.
Il
faut peut-être rappeler, que c’est au moment où le Togo était en train de
quitter le conseil de sécurité, que les Nations-Unies l’ont remercié avec un
rapport thématique sur l’inquiétante situation des droits de l’homme au Togo,
notamment en ce qui concerne le fonctionnement artisanal de notre justice ainsi
que l’influence éhontée du politique sur cette justice.
De
quelle crédibilité parle Faure Gnassingbé quand on sait que par les actes
immoraux et malsains que son régime a posés, le pays est devenu aujourd’hui la
risée du monde entier ?
Il
faudrait juste indiquer que durant 2013 tout comme les années antérieures, tous
les dossiers du Togo qui sont passés à la Cour de Justice de la CEDEAO se sont
soldés par une condamnation de l’Etat togolais.
Pour
ce qui est de la paix dont le frère de Kpatcha Gnassingbé venait de faire état,
comment compte-t-il la préserver dans le pays autrement que par la justice et
le respect de la dignité humaine ?
S’avise-t-il
à penser qu’il suffit juste de promouvoir des officiers bruts et violents aux
faîtes de l’armée pour instaurer la paix dans le pays ?
En
fait qu’est-ce qui a amené les soulèvements dans les autres pays et qui les
plonge aujourd’hui dans le chaos si ce ne sont le mépris vis-à-vis d’autrui,
l’injustice, les abus du pouvoir, la dilapidation des ressources de l’Etat
etc ?
Mais
dis donc !!! C’est à croire que notre Président ne sait pas très bien de
quoi il parle.
Comment
le Chef de l’Etat peut par exemple empêcher Kpatcha Gnassingbé et co-accusés
d’être révoltés dès lors que l’on les retient en prison alors que la Cour de
Justice de la CEDEAO a clairement conclu que le procès qui les y a conduits n’a
pas été équitable et que leur droit à la défense n’a pas été respecté.
La
Cour est allée jusqu’à demander que ces derniers soient dédommagés et ordonné à
l’Etat du Togo de prendre des mesures urgentes pour faire cesser la
violation de leur droit à un procès équitable.
Comment
Faure Gnassingbé veut-il préserver la paix au Togo si la justice continue
d’être autant instrumentalisée par son pouvoir, sinon le palais à des fins
purement politiques ou revanchardes ?
Par
quelle alchimie compte-t-il maintenir les enseignants et les médecins dans le
silence et dans la paix si son pouvoir continue de les narguer en se foutant
royalement de leurs revendications ou même en procédant par des menaces
permanentes ?
Est-il
nécessaire de rappeler au bon souvenir des togolais que l’année 2013 a démarré
par un sinistre et non des moindres, les incendies des marchés de Kara et de
Lomé dont les conséquences continuent de peser lourdement sur non seulement des
milliers de ménages mais aussi sur l’économie nationale.
Comment
le Chef de l’Etat peut s’aviser qu’il peut faire discours de fin d’année sans en
faire cas et que les victimes s’empêcheraient d’en être frustrées et
révoltées ? C’est curieux. Mais l’on le comprend aussi.
Il
ne saurait en parler sans faire allusion à la justice qui divague sérieusement
dans ce dossier comme dans bien d’autres aussi.
Dans
tous les cas, l’on sent que le chef de l’Etat tenait à tout prix à tenir son
discours en 13
minutes, puisqu’il s’agit de conclure l’année 2013.
Et
il l’a fait ; mais seulement ce que les togolais n’ont pas encore réussi à
comprendre c’est si cet accrochement au chiffre 13 tient de la superstition ou d’un
simple désir de rime au sens poétique du terme.
Lomé le 1er janvier 2014
@togoinfos.com
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