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vendredi 5 octobre 2012

Togo/ Conférence de presse CST / ARC-EN-CIEL: Commémoration du 5 octobre 1990



COMMEMORATION DU 22e ANNIVERSAIRE DU SOULEVEMENT POPULAIRE DU 5 OCTOBRE 1990

DECLARATION LIMINAIRE DE LA CONFERENCE DE PRESSE
DU MERCREDI 3 OCTOBRE 2012 :


5 octobre 1990 – 5 octobre 2012 : il y a 22 ans, le peuple togolais qui résistait jusque-là, de manière passive, à la tyrannie qu’il subissait, se souleva spontanément, à partir de sa jeunesse, pour exiger la fin du régime dictatorial d’Etienne Eyadéma GNASSINGBE, lors du procès de deux jeunes gens emprisonnés et torturés pour avoir organisé, ensemble avec des étudiants, la distribution de tracts hostiles au régime, incitation de l’armée à la révolte et d’appartenir à un parti clandestin, la Convention démocratique des peuples africains (CDPA).

Voici comment le journal Forum Hebdo présenta, dans son édition du 17 octobre 1990, comment tout bascula, dans la grande salle d’audience du Palais de justice de Lomé, ce 5 octobre 1990 où survint cet événement historique :


« A l’arrivée des prévenus, l’assistance composée d’hommes, de femmes, des fonctionnaires, de chômeurs et d’étudiants scandaient « Libérez-les, libérez-les ; ‘A bas le RPT- Vive le multipartisme – A bas le MONESTO etc., et chantaient « Terre de nos aïeux », (…)Au moment où les slogans se relayaient, des soldats armés firent irruption dans le Palais de justice et commencèrent à évacuer la salle avec des matraques. Il s’en est suivi une bousculade, des gens tombaient pendant que d’autres piétinaient, entraînant des blessures graves.

Les Togolais et la communauté internationale apprendront plus tard que le verdict condamnant Messieurs Logo et Doglo, chacun à la peine maximale de cinq ans d’emprisonnement, a été prononcé en l’absence de leurs avocats chassés de l’audience à coups de crosse de fusil. (…)
L’assistance, mécontente videra le Palais et se répartira en petits groupes. Ces derniers, tout en lapidant les soldats, attaqueront des édifices publics dont les bureaux de la préfecture du Golfe où ils ont cassé des machines à écrire, des portraits géants du Chef de l’Etat et des articles de Bureau. Telle une onde, ces groupes se multiplieront et atteindront les différentes artères de Lomé où des commissariats de police ont été saccagés et des véhicules administratifs brûlés. II y a eu des morts. Des arrestations massives ont suivi. »

Par ce soulèvement, le peuple togolais voulait que soit mis fin à 23 années de tortures et d’assassinats, d’oppression, de corruption, de gabegie, de vol, de misère, de famine, de pillage et de ruine sous la dictature sanglante du régime de parti unique – parti Etat RPT, afin que s’ouvre une nouvelle ère de liberté, de démocratie et de prospérité pour notre pays.

Malgré la terrible répression qui a été déchaînée par le régime RPT contre ce soulèvement, cette profonde aspiration à la liberté et à la justice sociale n’a jamais pu être étouffée.
Comment comprendre qu’après cette révolte populaire, le régime dictatorial du père et du fils ait pu encore tenir 22 ans de plus jusqu’ici parce que, pour l’essentiel, les revendications de liberté et de justice sociale pour lesquelles le peuple togolais s’est soulevé ce jour-là demeurent intactes sous le règne du clan des GNASSINGBE qui continue à maintenir le Togo sous un régime dictatorial pour mieux piller ses richesses et ressources.

Face à la situation tragique dans laquelle se trouve notre pays, il y a lieu de mettre en cause la responsabilité de la Communauté internationale qui n’a cessé d’accompagner le régime RPT dans sa politique dictatoriale, de régression sociale et de coups de force permanents. Pour couvrir sa politique de soutien au régime RPT, elle élabore des rapports hypocrites dénonçant les violations et exactions de ce régime pour faire des recommandations qui, invariablement, finissent par aller dormir, sans suite, dans des tiroirs.
Force est donc de constater que rien n’ayant été fait depuis 22 ans pour porter remède aux difficultés auxquelles le peuple togolais est confronté, les ingrédients d’un nouveau soulèvement populaire sont encore
réunis aujourd’hui.

Devons-nous continuer à rater toutes les occasions et à compromettre l’avenir de la jeune génération en laissant perdurer le régime de Faure Esssozimna GNASSINGBE ?
Il est temps d’achever, dans l’unité, le combat pour la conquête de la démocratie au Togo.
C’est pourquoi, à l’occasion du 22e anniversaire de cet événement historique qui restaura le pluralisme politique et les libertés civiles au Togo, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » et la Coalition ARC-EN-CIEL organisent une semaine de commémoration selon le programme ci-après :

— Mercredi 3 octobre 2012, 14H 30 : Conférence de presse au Centre communautaire de Bè ;
— Jeudi 4 octobre 2012, 10H 30 : Edition spéciale sur Radio Légende à Lomé ;
— Vendredi 5 octobre 2012, 8H : Dépôt de gerbes à la Lagune de Bè et Grande Marche pacifique, tous vêtus de blanc, jusqu’au Palais de Justice de Lomé où fut déclenché le soulèvement populaire ;
— Dimanche 7 octobre 2012, 15H : Veillée chrétienne au Temple Salem de Hanoukopé ;
— Lundi 8, Mardi 9, Mercredi 10 octobre 2012 : Jeux radiophoniques ;
— Jeudi 11 octobre 2012, 15H, au Centre communautaire de Bè : Conférence-débat sur le thème : « 5 octobre 1990 – 5 octobre 2012 : 22 ans après le soulèvement populaire, achevons dans l’unité  notre  lutte  pour  la  démocratie ! » ;
— Vendredi 12 octobre 2012 : Prière musulmane.

Au regard de l’importance de cet événement historique pour notre lutte démocratique qui se poursuit jusqu’à ce jour malgré tous les coups sanglants qui lui ont été portés et toutes les difficultés auxquelles, cette lutte a été confrontée, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » et la Coalition ARC-EN-CIEL remercient d’avance la presse et les médias de se faire largement l’écho de toutes ces manifestations.
 Pour le Collectif,
Le Coordinateur
 SIGNE
Me Ata Messan Zeus AJAVON
Pour la Coalition ARC-EN-CIEL,
Le Président
 SIGNE
 Me Paul Dodji APEVON

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